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15 juin 2010

BAYROU sur "MOTS CROISÉS" le 14 Juin

François BAYROU était ce lundi 14 Juin sur "Mots Croisés" de Yves CALVI, face à des journalistes, dont Éric ZEMMOUR (RTL) et Christian BARBIER (L'Express).

 

Un débat vif mais précis où on a retrouvé un BAYROU en pleine forme et dans la clarté de ses convictions.

 

Un moment fort de télévision, et de politique française où tous les sujets du moment ont été abordés.

 

À voir et à revoir.

14 juin 2010

À PROPOS DE LA VIOLENCE

François VAN DE VILLE a mis en ligne ce 4 Juin sur son site un nouveau billet intitulé : "À PROPOS DE LA VIOLENCE".

 

Face à un phénomène inquiétant qui envahit notre quotidien, c'est une approche de ce qu'il appelle une "contre-culture".

 

Sa naissance. Le culte de l'argent. Les territoires. Le laxisme français. Quand la peur change de camp. etc....

 

Un document intéressant sur ce qui est devenu un véritable défi face à nos sociétés.

12 juin 2010

LES TRANSPORTS à NÎMES : le MODEM GARD DÉNONCE

Dans un article paru sur l'édition gardoise du Midi Libre le 12 JUIN, le Mouvement Démocrate du Gard dénonce la politique des transports actuellement suivie par NÎMES -MÉTROPOLE.

 

Une prise de position utile dans l'actuel débat sur le TCSP dont l'enquête publique est en cours.

09 juin 2010

À PROPOS DES RETRAITES ET FINANCEMENTS

TRIBUNE LIBRE

 

François VAN DE VILLE a mis en ligne un nouveau billet "À PROPOS DES RETRAITES ET FINANCEMENTS".

 

Un débat mal engagé. Les déséquilibres. Le volet politique. L'intérêt de la gauche. Un patrimoine commun. Les dérives de "l'âge légal". Le consensus social. Les ressources. Le sentiment d'injustice. Une révolution des mentalités.

 

Une contribution personnelle à l'heure où un grand débat national est ouvert sur ce sujet brûlant.

07 juin 2010

L'ANTI-BAYROUISME PRIMAIRE du NOUVEAU CENTRE

Le MoDem raille l'anti-bayrouisme du NC

Le Secrétaire Général du Mouvement Démocrate (MoDem)Marc FESNEAUa dénoncé lundi "l'anti-bayrouisme primaire" du porte-parole du Nouveau Centre, Philippe Vigier, selon qui le patron du MoDem aurait opéré "un virage à 180 degrés" vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Le député NC avait en effet dénoncé samedi "le spectacle pathétique auquel se livre François Bayrou" en rappelant que ce dernier "n'avait pas de mots assez durs il y a quelques semaines encore" à l'égard du chef de l'Etat.

"Avec le zèle des convertis, avec le zèle de celui qui ne peut accepter de voir certains résister là où il a succombé, Monsieur Vigier et nombre de responsables du Nouveau Centre se livrent au seul jeu dont ils sont capables : l'auto-justification, l'auto-satisfaction et l'anti-bayrouisme primaire", a rétorqué Marc Fesneau dans un communiqué. "On comprend bien leur désarroi de constater que, après trois années seulement, leur stratégie d'inféodation à l'UMP a échoué au point qu'à quelques jours d'un congrès Monsieur Vigier et ses amis aient besoin et soient en peine de justifier de leur utilité dans le paysage politique français", poursuit le responsable démocrate.

Dénonçant le vote par le NC de textes "en rupture totale avec la pensée humaniste : bouclier fiscal, budgets en déséquilibre et injustes, travail dominical, loi sur les jeux d'argent...", le secrétaire général du MoDem estime que "c'est sur les actes qu'il faut juger".

 

LE FIGARO du 6 JUIN 2010

04 juin 2010

LETTRE de François BAYROU à tous les Adhérents

L'ARTICLE PREMIER DE TOUT ACTE D'EXISTENCE DU CENTRE, C'EST L'INDÉPENDANCE

JE NE FERAI SUR CE POINT CENTRAL AUCUNE CONCESSION À QUI QUE CE SOIT

 

Dans un courrier adressé ce vendredi 4 juin aux adhérents du Mouvement Démocrate, François Bayrou réaffirme l'indépendance du Mouvement Démocrate, mais aussi la nécessité de dialogue entre les responsables politiques pour trouver des réponses responsables à la hauteur des enjeux auxquels la France est confrontée. Voici ce courrier

 

Le 4 JUIN 2010

 

Chers amis,

bayrou-ech.jpgDepuis quelques jours, on entend un certain nombre de commentaires sûrement très bien intentionnés prétendant que nous préparerions un "changement de ligne", un infléchissement de notre action en direction de l'actuelle majorité, en forme de "retour".

 

Cela mérite une mise au point claire et nette pour éviter rumeurs et intoxications.

 

Nicolas Sarkozy m'a invité à le rencontrer en privé au mois d'avril. Lorsque le Président de la République m'invite, hier François Mitterrand ou Jacques Chirac, aujourd'hui Nicolas Sarkozy, je considère comme normal d'accepter cette rencontre. Je fais de même lorsqu'il s'agit du Premier ministre ou des leaders de l'opposition de gauche. La situation de notre pays est suffisamment grave pour que les responsables conscients des difficultés (ils ne sont pas si nombreux) acceptent d'échanger leurs points de vue, y compris de manière informelle et en toute liberté.

 

Cela s'impose d'autant plus dans les jours de crise que nous traversons. Devant ces difficultés, que j'avais prédites depuis longtemps, personne ne peut affirmer qu'il a la solution. Tout le monde cherche, tout le monde sait (ou devrait savoir) que nous allons vers des temps difficiles, et dans les temps difficiles il n'est pas inutile de réfléchir ensemble. Nous sommes en désaccord, parfois violent, c'est normal, c'est la démocratie, mais nous ne sommes pas en guerre civile. C'est le point de vue que j'ai toujours défendu et que je défends d'autant plus aujourd'hui.

 

Parler entre responsables, sans concessions et sans compromissions, pour moi, pour nous, c'est le b-a ba d'une démocratie de citoyens adultes. Je vous le dis clairement, je continuerai de le proposer, et de le mettre en pratique.

 

À ce titre, je revendique avec fierté que nous ayons ces derniers mois tendu la main à une partie de la gauche, social-démocrate, en espérant qu'elle oserait un jour affirmer son identité. Pour l'instant, cela n'a pas été le cas, mais nous avons eu raison de tendre la main et nous devons continuer à le faire !

 

Il n'y a pas de démocratie sans confrontation des idées et sans dialogue. Et la crise fait du dialogue une obligation.

 

Cette rencontre avec le Président de la République a eu lieu au moment où trois dossiers étaient ouverts par le gouvernement : la burqa, les retraites, et les collectivités territoriales.

 

Sur la burqa, sujet épineux, mis en scène d'abord (ne soyons pas dupes) pour des raisons électorales, mais qui trouble beaucoup de Français, particulièrement de femmes, j'ai indiqué que le texte du gouvernement qui dit seulement qu'en France "nul ne doit dissimuler son visage dans l'espace public" me paraissait raisonnable. Si ce texte ne change pas, je le voterai. C'est aussi le sentiment de notre ami Abdoulatifou Aly, député de Mayotte, seul député musulman de notre Assemblée nationale. Nous sommes ainsi fidèles à notre ligne de conduite : quand une décision nous paraît acceptable, nous votons oui ; si elle ne l'est pas, nous votons non.

 

Sur les retraites, question très lourde (trente milliards d'euros de déficit cette année), j'ai indiqué qu'une réforme était indispensable. Certains disent que la réforme peut être évitée ! Pour moi, cette position est irresponsable. Donc, si la réforme proposée est raisonnable, je la soutiendrai. Dans le cas contraire, je ne l'approuverai pas.

 

Des financements nouveaux doivent être trouvés et mettre à contribution des revenus, notamment du capital, qui jusqu'à maintenant échappaient à la solidarité.

 

Il faut augmenter le nombre d'actifs par rapport au nombre des retraités pour que la charge soit supportable. Cela ne pourra se faire que par une politique qui permette de créer davantage d'emplois en France, par une reconquête de productions nouvelles ou de productions que nous avons laissé s'en aller. Personne n'en parle et c'est pourtant là la clé, la seule clé du problème des retraites, comme c'est la seule clé du pouvoir d'achat, ou de l'intégration par exemple.

 

Il demeure qu'il faudra travailler plus longtemps ! C'est le courage de le dire.

 

Comment y parvenir ? Faut-il faire glisser l'âge légal, progressivement, au-delà de 60 ans ? Pour moi, comme pour Dominique Strauss-Kahn, cet âge n'est pas tabou. À condition que soit traitée la question de la pénibilité de certains métiers, ce qui pour l'instant n'est pas fait.

 

Faut-il augmenter le nombre d'années de cotisations ? Cette solution qui a la faveur du PS et de certains syndicats n'est pas interdite non plus. Mais cela signifie que pour tous ceux qui ont fait ou feront des études, la retraite serait reportée bien au-delà de 65 ans. Les deux solutions ont leurs inconvénients : peut-être faut-il combiner les deux ? Nous en débattrons d'ici au 26 juin, date à laquelle le Conseil national arrêtera nos propositions. En attendant le débat dans nos rangs est ouvert à partir d'une note d'orientation que vous avez reçue il y a quelques semaines.

 

En tout cas, je suis décidé à défendre le seuil (aujourd'hui fixé à 65 ans) où on peut faire valoir ses droits à la retraite sans décote même si l'on n'a pas le nombre de trimestres exigé. Ce "filet de sécurité" est très important, par exemple pour les femmes qui ont repris le travail après avoir élevé des enfants, ou pour ceux qui ont connu la "galère" du chômage, ou pour ceux qui ont travaillé à l'étranger, par exemple.

 

Il faudra enfin penser la vraie réforme, je devrais dire la vraie refondation des retraites, celle qui assurera l'équilibre sur le long terme et permettra à chacun d'adapter librement sa retraite aux conditions particulières de chaque vie professionnelle ou familiale. Pour nous, nous plaidons depuis dix ans pour un système de retraite à points, ou de comptes personnels, où chacun sait, à tout moment, où il en est. C'est le seul moyen, sur le long terme, d'assurer l'avenir de la retraite par répartition. J'ai été heureux de noter sur ce sujet des prises de position nouvelles, par exemple les déclarations de la CFDT. J'ai demandé au gouvernement de faire de cette réflexion sur une réforme à long terme, par exemple à l'horizon 2020 ou 2025, un chapitre important de sa proposition.

 

En tout cas, il n'existe pour moi aucune possibilité responsable et juste de ne pas faire de réforme. Il suffit, dans les rues de nos villes ou villages, de compter les retraités, de plus en plus nombreux, et les actifs, de plus en plus rares, pour voir que nous allons dans le mur. Et aller dans le mur, cela signifie, comme en Grèce, en Espagne ou au Portugal baisser brutalement les retraites de 10 °/ ou de 15 °/. Cela, je ne l'accepte pas et je ne serai pas complice d'une telle lâcheté.

 

Enfin sur les collectivités locales, j'ai combattu à la tribune de l'Assemblée Nationale, et je continuerai à combattre le projet du gouvernement de faire élire les futurs conseillers territoriaux à l'actuel scrutin cantonal, ce qui serait la consécration du bipartisme, un recul de l'idée régionale, une renoncement insupportable à la parité et au pluralisme. Selon moi, une telle loi serait inconstitutionnelle et définitivement inopportune.

 

Savoir approuver quand une décision va dans le bon sens, combattre les décisions injustes, cela a toujours été notre ligne de conduite. J'en suis fier et je le revendique.

 

Cela signifie-t-il une quelconque connivence avec le pouvoir actuel ? Je vois bien la manœuvre qui tente de le faire croire. Mais ceux qui conduisent cette intoxication se mettent le doigt dans l'oeil et il convient, charitablement, de les détromper...

 

J'ai, depuis le premier jour, mis en garde contre les risques que faisait courir la politique de Nicolas Sarkozy.

 

Cela n'a rien à voir avec une mésentente personnelle. Je ne dis pas qu'il n'a aucune qualité, d'énergie par exemple. Je ne lui fais pas porter des responsabilités qui ne sont pas les siennes : je sais bien qu'il n'est pas directement responsable de la crise, même si cette crise est celle du capitalisme qu'il défendait.

 

Mais mon jugement n'a pas changé : les orientations de Nicolas Sarkozy ont porté atteinte à des principes pour nous essentiels.

 

La justice fiscale a été niée par le "bouclier fiscal". Les déficits ont explosé, et pas seulement à cause de la relance. L'éducation est maltraitée, sans vision, et dans une approche uniquement comptable. L'indépendance des médias est mise à mal par la nomination directe des responsables de l'audiovisuel public. Le mélange des affaires privées et des affaires publiques a été une réalité de tous les jours. La séparation des pouvoirs est malmenée. Le Président porte atteinte à la fonction qu'il exerce en se présentant constamment comme chef de parti.

 

Tout cela, je l'ai dit, directement, à Nicolas Sarkozy chaque fois que je l'ai rencontré. Et pour que nul n'ignore quel est mon jugement sur ces graves erreurs, j'ai écrit un livre "Abus de pouvoir" qui n'était ni un pamphlet, ni un mouvement d'humeur, mais un diagnostic et une défense des principes démocratiques et du modèle républicain français.

 

Nous avons combattu sans relâche ces choix qui ont aggravé la situation de notre pays ou l'ont empêché d'avancer. Ce combat, pour moi, n'a pas cessé et ne cessera pas.

 

J'observe d'ailleurs que ce diagnostic, que nous avons formulé depuis trois années, et souvent seuls, est aujourd'hui largement partagé.

 

Tout cela peut-il être corrigé ? Si c'était le cas, tant mieux. Mais cela me paraît, à tout le moins, résolument improbable.

 

Restent les débats sur le "centre", auquel désormais on semble trouver tant de charmes et de vertus.

 

Pour moi, les choses sont limpides : un centre indépendant est vital pour la démocratie française. Ce courant politique est un des piliers de la vie publique. Il est le garant du pluralisme nécessaire puisqu'il empêche le simplisme de la bipolarisation droite/gauche. Il conjugue la démocratie avec la République. Il refuse que la guerre des deux camps soit le seul horizon de notre vie publique. Il se bat contre le monopole du pouvoir attribué à qui que ce soit. Il veut à la fois la justice sociale et une économie inventive et créative, c'est-à-dire libre. Il considère que l'éducation est la pierre de fondation de tout progrès humain. Il défend notre patrimoine naturel comme un bien commun et prend au plein sens du terme l'association des deux mots "développement" "durable". Il pose comme principe que l'économie financière ne doit pas gouverner le monde et doit être régulée. Et il sait qu'un tel projet de société ne se défend pas si l'Europe n'est pas forte, unie et libre. Ce projet politique est en confrontation, et souvent en opposition avec les idéologies portées aujourd'hui par l'UMP et par le PS. Il ne peut donc accepter de se laisser satelliser par aucun des deux partis actuellement dominants.

 

Il peut chercher et trouver des compromis, mais il refuse les compromissions. Il est ouvert, mais il est intègre. Et il ne doit accepter aucune concession, ni sur l'ouverture, ni sur l'intégrité.

 

C'est pourquoi l'article premier de tout acte d'existence du centre, c'est l'indépendance. Je ne ferai sur ce point central aucune concession à qui que ce soit.

 

La faiblesse actuelle de ce courant politique vient de sa division et, pour certains, de sa soumission. Division et soumission, ce sont les deux causes de sa faiblesse électorale actuelle. Je ne ménagerai pas mes forces pour qu'il se rassemble, et pour qu'il se redresse.

 

En tout cas, sa mission est de préparer et d'offrir une alternative réaliste, crédible à la politique qui a été suivie depuis trois ans.

 

C'est parce que je crois à la force et à l'avenir de cette famille politique que j'ai été, je suis, et je serai intransigeant sur le respect de ses principes. Cela demande courage et caractère ? Tant mieux ! C'est ainsi que se forgent et s'éprouvent les vraies aventures humaines.

 

Je vous prie de croire à mon amitié.

 

François BAYROU

02 juin 2010

À PROPOS DE RUMEURS ET GOUVERNANCE

TRIBUNE LIBRE
François VAN DE VILLE a publié un billet "À PROPOS DE RUMEURS ET GOUVERNANCE". Quand les moyens d'état sont utilisés dans les affaires privées. L'erreur et les dérives du quinquennat. Le pouvoir personnel. La double gouvernance. Est-ce que cela peut durer ?

27 mai 2010

François BAYROU au "Grand Jury"

François BAYROU

 

sera le Dimanche 30 Mai

 

au "Grand Jury" RTL-Le FIGARO

 

à 18 h 30 sur la chaîne LCI

26 mai 2010

LETTRE de François BAYROU au 1er MINISTRE

Comme il s'y était engagé, puisqu'il avait été sollicité de le faire, François BAYROU a adressé à Mr François FILLON, Premier Ministre, une lettre dans laquelle il donne le point de vue de notre Mouvement sur le mode de scrutin envisagé pour l'élection des futurs Conseillers Territoriaux lesquels, on le sait, doivent prochainement remplacer et les Conseillers Régionaux et les Conseillers Généraux.

Cette lettre proteste et juge anticonstitutionnel le mode de scrutin actuellement envisagé par le gouvernemeent et soutenu par l'UMP.

Il y va du futur de nos institutions régionales. Ce dossier est important.

voir la lettre de François BAYROU

25 mai 2010

LE RETOUR de François BAYROU

Alain-Duhamel.jpgDepuis sa défaite aux élections régionales, François Bayrou avait gardé le silence. Il en est sorti ce week-end avec une importante interview au journal Le Monde.

 

(Interview d'Alain DUHAMEL sur RTL le 25 MAI 2010)

 

Je crois qu'il y a, dans cette interview, une inflexion qui est à la fois substantielle et volontairement manifeste. Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, en 2007, on sait très bien que François Bayrou s'était comporté non seulement en adversaire irréductible, mais en ennemi passionnel et presque obsessionnel. Il l'avait payé cher. Il l'avait payé cher aux élections européennes - qui étaient une défaite - aux élections régionales - qui étaient une déroute - et en perdant la quasi-totalité de ses élus, et notamment de ses lieutenants politiques.

Il s'en est rendu compte. Il était difficile de le faire autrement, mais enfin c'est aussi un hyper-réaliste. Et donc, aujourd'hui, il opère ce qui est une rectification assez spectaculaire. D'une part, sur la question de la burqa, il prend une position qui est, en fait, très proche de celle de la majorité. Je ne dis pas qu'il ait forcément raison sur le fond mais, en tout cas, c'est déjà un signal politique. D'autre part, et c'est évidemment ça l'essentiel, à propos des retraites, cette fois-ci, il critique directement et vigoureusement la solution préconisée par les socialistes. Il les accuse, en fait, de "déni de réalité" et considère que ce qu'ils proposent n'a aucune chance d'être efficace et, visiblement, il est partisan de l'allongement de la durée de cotisations, de l'élévation de l'âge légal de la retraite.

Cela ne veut pas dire qu'il sera forcément d'accord avec ce que proposera exactement le gouvernement. D'abord, parce qu'on ne le sait pas encore dans les détails. Et puis, ensuite, parce qu'il se peut qu'il ait, lui, des solutions qui différent. Mais en tout cas ce qui est clair et ce qui est intéressant, c'est que, alors qu'on est entré dans une période de crise monétaire et financière spécifiquement européenne, François Bayrou, qui a une sensibilité sociale incontestable, se retrouve, en matière économique, plus proche de la majorité que de l'opposition. Et cela, c'est un changement !

François Bayrou a-t-il vraiment des chances de retrouver un poids politique plus significatif ?

Sa base de départ politique - il faut bien le dire - était étroite. Et c'est lui qui l'a rétrécie ! En revanche, intellectuellement, il est, paradoxalement, dans une très bonne situation. Parce que, s'il y a un homme politique qui, pendant la campagne présidentielle de 2007, avait insisté sur ce qu'il y avait de déraisonnable dans les déficits français et dans l'endettement public. S'il y avait quelqu'un qui, dès ce moment-là - alors que ce n'était pas populaire, en pleine campagne, et qu'il était candidat - a insisté sur la nécessité de la rigueur et d'une grande réforme fiscale, c'est François Bayrou. En ce sens, c'est lui qui avait vu à l'avance, le mieux, parmi les candidats, ce qui se passe aujourd'hui.

Maintenant, il a beaucoup décousu le centre, depuis trois ans. Et on sait bien que les centristes sont répartis entre ceux qui sont intégrés à l'UMP, ceux qui sont alliés de l'UMP, ceux qui cherchent en ce moment à s'émanciper de l'UMP. Et puis, avec ses diverticules sénatoriaux à peu près incompréhensibles, même pour le Président du Sénat. Tout cela existe. François Bayrou sera-t-il capable de recoudre ce qu'il a décousu. On va voir si c'est le couturier français inspiré ou pas du tout.

François Bayrou propose de consulter les Français par référendum sur la révision de la constitution que préconise Nicolas Sarkozy pour introduire une règle d'or sur la réduction des déficits. Est-ce une bonne idée ?

Non. C'est théoriquement séduisant, je pense que c'est extrêmement dangereux. Dangereux parce que la question de savoir à quel rythme, avec quelle ampleur, pour combien de temps et avec quelle technique on doit réduire les déficits budgétaires, franchement, c'est un sujet tellement technique que même si les français sont exceptionnellement intelligents, je pense qu'ils devraient avoir beaucoup de mal à y répondre. D'autant plus que les plus grands économistes ne sont pas d'accord entre eux. Et puis, on sait bien que, quand on interroge les Français par référendum, ils ne répondent pas à la question mais à celui qui pose la question. Et donc, ce ne serait pas : faut-il réduire les déficits ? Mais : faut-il réduire Nicolas Sarkozy ?